mercredi 28 avril 2010

Le Parc de Jhīhshān à Taipei / (台北市 - 芝山公園) - avril 2010


(carte en cours d'élaboration)

Il y a parfois des endroits inconnus des guides touristiques que l'on découvre au hasard d'une promenade. Ce fut le cas du Parc de Jhīhshān (芝山公園) que j'avais repéré sur une carte, mais sans savoir ce qu'il pouvait y avoir d'intéressant. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cette magnifique petite colline boisée, parsemée de différentes curiosités et dominée par un temple. Le Parc de Jhīhshān (芝山公園) est situé dans le nord de Taipei, sur la colline du même nom (芝山岩).



Le point de départ de ma visite est la station de métro de Jhīhshān (芝山站). Une petite marche vers l'est (1km environ) pour arriver au pied de la colline (芝山岩). Ma promenade commence par la découverte du petit temple de Shèngyòu (聖佑宮), aussi appelé "Temple de la Pierre" (石頭公廟), car il abrite un immense rocher.
Ce temple de petite taille a été restauré en 2002.


Je parcours un petit sentier qui me permet d'arriver jusqu'à la porte d'entrée du temple (惠濟宮牌樓). Elle est richement décorée.
Derrière, un escalier d'une centaine de mètres de longueur mène jusqu'au temple.
























Après avoir gravi quelques marches, apparaît sur la droite un grotte (洞天福地) souvent infestée de chauve-souris.

La colline de Jhīhshān fut le foyer d'une civilisation ancienne (4000 ans environ) peu connue. En 1896, des archéologues japonais entreprirent les premières fouilles et découvrirent nombreux objets préhistoriques.
Depuis les fouilles ont permis de trouver de nombreux ossements humains, des poteries, des outils en bois.




A droite, en montant le long de l'escalier, en contrebas de la falaise se situe un petit parc rempli de divinités.
La statue blanche est celle de la Déesse de la Miséricorde
Guānshìyīn (觀世音). Elle est généralement représentée portant généralement une robe blanche flottante. Dans la main droite, elle tient une jarre contenant de l'eau pure.
Derrière elle, se dressent les statues des dix-huit arhats ou luohans (羅漢).





Présentation des dix-huit Luohans
.
Les luohans sont des praticiens spirituels, des saints du bouddhisme. Le terme arhat désigne le dernier échelon de la sagesse. Dans les anciens textes, l'état d'arhat est le but final de la pratique bouddhiste : l'atteinte du Nirvāna, ce qui signifie l'élimination des afflictions, la fin des renaissances dans le monde de la souffrance et l'accession à l'état "où il ne reste rien à apprendre".


Mahā Kassapa / Siánglóng
(
鴉巴尊者降龍羅漢)
C'est l'un des dix grand disciples de Bouddha. Il est aussi celui qui a terrassé le dragon. Il est réputé pour ce moment symbolique à l'Assemblée du Pic des Vautours, quand Bouddha mentionna une fleur sans prononcer un mot. Mahā Kassapa sourit car il avait compris que la Vérité ne pouvait que venir de l'intérieur de son cœur, ce que le mots ne pourraient jamais exprimer.






Ajita / Chángméi
(阿氏多尊者長眉羅漢)
L'arhat aux long sourcils fut le chef des dix-huit arhats. Selon la légende, Ajita est né avec deux longs sourcils blancs. L'histoire raconte que dans une vie antérieure, il était un moine qui, bien qu'ayant essayé très fort, n'est jamais parvenu à atteindre l'illumination, même à un âge avancé, alors qu'il ne lui restait plus que ces deux longs sourcils. Il est avant tout connu dans ses vertus et sa sagesse infinie.




Panthaka / Kànnmén (註茶半托迦尊者 / 看門羅漢)
La légende raconte qu'un jour alors qu'il allait quémander l'aumône, lorsqu'il frappa à une porte, celle-ci se brisa. Alors Bouddha lui donna un bâton pour frapper aux portes. Le bâton possédait plusieurs anneaux qui tintent lorsqu'il frappe à la porte. Bouddha lui dit "si les personnes à l'intérieur veulent vous donner l'aumône, alors elles sortiront".






Pindola le Bharadjava / Lù​yǒu​
(賓度羅跋羅墮闍尊者 /
鹿友羅漢)

Il est représenté assis dignement sur un cerf, dans une méditation profonde. Pindola aurait excellé dans la maîtrise des sciences occultes et des pouvoirs psychiques. Il fut de nombreuses fois réprimandé par Bouddha pour avoir abusé de son pouvoir pour impressionner des gens simples et ignorants.







Vajraputra / Sì​shī​
(
伐闍羅弗多尊者戲獅羅漢)
Ce fut un chasseur de lions, avant qu'il ne fut converti au bouddhisme. Le petit lion assis à ses côtés semble reconnaissant qu'il ait abandonné la chasse. Depuis lors, Vajraputra et le petit lion sont devenus inséparables. Le lion, avec son rugissement qui ébranle la terre, symbolise la force invincible du bouddhisme. Par conséquent, il est très courant de trouver une paire de lions en faction à la grille d'entrée d'un temple bouddhiste ou d'un monastère en Chine.



Nakula / Jìng​zuò​
(
諾距羅尊者靜座羅漢)
Selon la tradition, Nakula était à l'origine un guerrier avec une force immense. Il a renoncé à la vie de combats et les massacres de devenir moine, enfin, atteindre l'illumination par la méditation constante. Toutefois, en raison de son ancienne profession, il exprime encore beaucoup de force physique même durant ses phases de méditation.






Vanavasa / Bājiāo
(
伐那婆斯尊者芭蕉羅漢)
Selon la légende, il serait né durant une violente averse pluie qui faisait bruisser les bananiers bruyamment. Ainsi, il a été nommé Vanavasa, ce qui signifie la pluie en sanskrit. Plus tard, il devint moine bouddhiste et atteignit l'illumination. Comme il aimait méditer sous un platane il fut appelé luohan "plantain".







Kanaka le Vatsa / Huān​xǐ​
(
迦諾迦伐蹉尊者歡喜羅漢)
Kanaka le Vatsa était un conférencier bien connu du public et débatteur des doctrines bouddhiques. Quand on lui demande quel est le bonheur, il répond qu'il est vécu par les cinq sens. Quand on lui demande ce qui est la béatitude, il réponde que le bonheur est la joie ne viennent pas des cinq sens, mais du plus profond de l'intérieur. Il portait souvent un visage souriant lors des débats et a été célèbre pour ses prédications dans le bonheur, c'est pourquoi il est appelé le Luohan Joyeux.



Pindola / Fúhǔ​
(
賓頭廬尊者伏虎羅漢)
Pindola était un général. Consacré au bouddhisme, il fut interdit de tuer. Il rejoint un monastère dans les montagnes où il pouvait entendre un tigre affamé hurler tous les jours. Alors Pindola collecta des aliments dans un seau et les jeta à l'extérieur du monastère. Le tigre vint manger tous les soirs, et devint apprivoisé. Ainsi Pindola a été surnommé le Luohan dompteur de tigre.




Rahula / Chénsāi​
(
羅怙羅尊者沉思羅漢)
Rahula est le nom indien d'une constellation. Dans l'Inde ancienne, on croyait que les éclipses étaient causées par une étoile qui se plaçait entre la Terre et la lune ou le soleil; bloquant la lumière. Ce luohan est né durant une éclipse lunaire ce qui lui a donné son nom. Rahula était l'un des dix disciples favoris de Bouddha et était bien connu pour sa puissance méditative.










Gobaka / Kāixīn
(
戌博迦尊者開心羅漢)
Gobaka était le prince d'un petit royaume en Inde. Il abdiqua au profit de son frère et préféra devenir moine, car il n'avait que Bouddha dans son coeur. Pour le prouver à son frère, il lui dévoila sa poitrine, où effectivement figurait une représentation de Bouddha. Gobaka signifie littéralement "homme de coeur", faible physiquement, mais puissant par son esprit.












Angida / Bùdài
(
因揭陀尊者布袋羅漢)
Selon la légende, il attrapait les serpent pour qu'ils ne mordent pas les passants. Une fois pris, il enlevait les crochets venimeux avant des les remettre en liberté. C'est grâce a sa bonté qu'Angida a pu atteindre l'illumination. Il transporte toujours sur son dos un sac pour mettre les serpents qu'il a capturés.













Pantha l'Ancien / Tànshǒu
(
半托迦尊者探手羅漢)
Selon la légende, il était le prince d'un petit royaume appelé Kintota. Quand il devint moine, il aima méditer en position de demi-lotus. Au réveil, il lève les bras et pousse un profond soupir. C'est de cette attitude que lui vient son nom de luohan qui lève les bras.





































































































































































































































































































dimanche 25 avril 2010

Le Cap Bítóu à Rueìfāng / 鼻頭角 (瑞芳鎮) - février 2007



carte en cours d'élaboration...

J'ai toujours aimé les caps, les péninsules; ces endroits où l'on a parfois l'impression d'être au bout du monde. Le Cap Bítóu ne déroge pas à cette règle. Petit bout de terre perdu à l'extrémité orientale de Taiwan, un petit air de Bretagne, mélange d'ocre et de vert, de roche et de végétation.

Le petit village de Bítóu dépend de la "commune" de Rueìfāng (瑞芳鎮) et compte un peu de moins de 900 habitants.






Bítóu est un petit port de pêche (鼻頭漁港) situé à l'ouest du cap, abrité par la falaise. Dans la tradition des ports de pêche taiwanais, il ne peut contenir qu'environ 70 bateaux. Il est réputé pour sa pêche aux œufs d'exocets (飛魚卵), et aux poissons comme le beauclaire (紅目鰱), le sabre (白帶魚), le pagre jaune (赤宗) et autres fruits de mer.



A l'entrée du sentier, je me retourne pour apercevoir un petit cimetière (瑞芳第二十三公墓) posé à flanc de colline.

Au sud du cap, s'étend la baie de Lóngdòng (龍洞灣). C'est la plus grande baie de la côte nord-est. Avec ses eaux claires, ses poissons tropicaux, c'est un endroit idéal pour s'adonner à la plongée. Les falaises, hautes d'une trentaine de mètres, sont aussi propices à l'apprentissage de l'escalade. La baie est fermée au sud par le Cap zǔlǐng (佛祖領鼻).


A l'entrée du sentier se trouve la petite école primaire de Bítóu (鼻頭國小). Nous sommes dimanche, elle est vide. Le sentier qui sillonne le cap se présente comme un anneau divisé en 3 parties, celui du phare (燈塔步道), celui de la vallée (稜谷步道), et celui de la côte. (海濱步道) Je choisis d'emprunter le dernier qui longe la mer sur la partie orientale du cap.

Toute la partie méridionale du cap présente, en contrebas de la falaise, des plateformes d'érosion (海蝕平台), où les grès ont été érodés sous l'action de la mer pendant plusieurs millions d'années. Celle-ci est facilitée par le fait que la falaise comporte de nombreuses failles dans la roche.
Sur ces terrasses, des rochers champignons
(蕈狀石) subsistent, là où la roche est plus dure. On trouve aussi des rochers en "nid d'abeilles" (蜂 窩石) où la surface sommitale est parsemée de trous formés par l'océan.
L'érosion a entraîné des cassures dans la roche donnant à celle-ci des formations en forme de boîte (豆腐岩).
Le Cap Bítóu est constitué de grès de couleur grise très résistants, mais aussi de schistes. On date la formation de ces roches entre 7 et 10 millions d'années. C'est à cette période que les strates de roches ont commencé à se soulever et à subir l'érosion conjointe du vent et de la mer.
Le Cap Bítóu culmine à 114,9 mètres d'altitude au mont Bítóu (鼻頭山).

Les eaux entourant le Cap Bítóu sont réputées pour leur diversité et leur richesse en poissons et fruits de mer. De plus, sur les plateformes on peut aussi trouver une multitude de crabes qui courent sur les rochers et se cachent dans les fissures pour fuir les pêcheurs qui s'adonnent à leur passe-temps favori.

A l'extrémité du cap se dresse le Phare de Bítóu (鼻頭燈塔).
Il a été construit durant l'occupation japonaise en 1896. Il fut bombardé et détruit par les Alliés durant la Seconde Guerre Mondiale. A la libération de Taiwan en 1945, il fut reconstruit.
Le Phare de Bítóu (鼻頭燈塔) marque la pointe nord-est de Taiwan. C'est aussi à cet endroit que se rencontrent l'Océan Pacifique (太平洋) à l'est, et la Mer de Chine Orientale (東海) au nord.